"Les derniers parisiens" Premiers pas au cinéma réussis pour La Rumeur
Vous connaissiez déjà peut-être "La Rumeur", ce groupe de rap engagé ayant une carrière longue comme le bras et multipliant ses faits d'armes avec une plume aiguisée, mais leur travail artistique ne s'arrête pas là.
En 2011 déjà, Hamé et Ekoué avaient réalisé 'De l'encre", un téléfilm se déroulant dans l'univers du rap underground et diffusé sur Canal+ . En 2012 au festival de Cannes, c'est Hamé tout seul qui s'était essayé avec succès au court métrage avec "Ce chemin devant moi".
Aujourd'hui, les deux rappeurs nous prouvent que le cinéma français a encore des choses à dire avec leur long métrage "Les derniers parisiens", un film poignant qui nous plonge dans Pigalle, quartier atypique et mystérieux.
Dans ce film à l'atmosphère marquée, nous suivons le parcours de deux frères aux ambitions et aux modes de vie différents. Alors que Nas sort de prison et tente de s'en sortir en reprenant ses marques dans le quartier, Arezki lui mène comme il peut son petit bar à coté du Moulin Rouge.
Le parcours de ce deux frangins va s'entrechoquer car leurs intérêts divergent. Dans un Pigalle paradoxal, à la fois lieu de fête et de misère sociale, rien d'étonnant de retrouver ces deux protagonistes.
Servi par un jeu d'acteur ( Reda KATEB et Slimane DAZI ) collant au plus près des personnages et bercé par des interludes musicaux comme des morceaux de vie, ce film est une immersion réussie dans ce Paris que l'on nous montre que trop peu.
Cette œuvre est aussi un questionnement joliment amené sur la fratrie, où encore un miroir des difficultés rencontrées à la sortie de prison. Des sujets sensibles et réels qui en font un drame sombre à l'atmosphère vraie.
La rumeur nous prouve qu'ils ne savent pas seulement se faire haut parleur et dénoncer dans leur rap mais qu'ils savent également raconter une histoire avec sincérité et maitrise. Un bel exemple d'artistes indépendants multi-facettes n'ayant pas trahi leur démarche. Bravo.