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Ces premiers romans qu’il faut lire

  • Catherine
  • 27 janv. 2017
  • 4 min de lecture

Découvrir un premier roman, aller à la rencontre d’une nouvelle écriture, de nouveaux rythmes est chemin semé d'étonnements, de déconvenues parfois mais aussi d'enthousiasme. Certains nous transportent plus que d’autres. Une musicalité, un thème, une ambiance et nous voilà embarqué. Les lycéens ne s'y sont pas trompés puisqu'ils ont couronné en 2016, Petit pays de Gaël Faye pour le prix Goncourt des lycéens.

Chaque année, des bibliothèques du réseau parisien sélectionnent pour vous les meilleurs premiers romans parus. Vous pouvez retrouver leurs sélections sur leur blog.

Et voici une petite sélection de quelques premiers romans que j’ai envie de partager avec vous et qui sont de vrais coups de cœur.

Pascal Morin : L’eau du bain – Ed. du Rouergue, 2004 (paru chez Babel-Actes Sud en 2005)

La chaleur d’un été sur la côte d’Azur, 3 frères se retrouvent autour du père et du grand-père. Trois générations se confrontent, s’épient. A la place du potager du grand-père, les frères ont décidé de construire une piscine, élément incongru pour les agriculteurs que sont les deux patriarches. Le drame se noue, le jour où le narrateur pousse le grand-père dans la piscine.

La force de Pascal Morin est de nous donner un roman sensuel, physique. La volupté de l’eau coulant sur la peau, le soleil accablant, le poids du silence et la violence sous-jacente, entraine le lecteur dans un récit noir et âpre qui ne laisse pas indifférent.

Guillaume Staelens : Itinéraire d’un poète apache – Viviane Hamy, 2013

Fils d’une mère indienne autoritaire et d’un père déserteur descendant d’une famille WASP, Nicolas Stanley est un jeune homme mal dans sa peau. Élève brillant, fou de culture underground, il quitte le cocon maternel trop pesant. Vivant de ses dessins, il rencontre une artiste de 10 ans son ainée qui l’initie à l’underground, le sexe et la drogue. Conscient de son côté autodestructeur, il finit par la quitter, mais sa soif d’aventure et d’expériences l’entraine d’un bout à l’autre du continent américain.

Ce livre est un hymne aux années 90-2000. Courants artistiques, groupes musicaux, bouleversements politiques et sociaux rythment le roman d’un bout à l’autre. On s’attache à ce poète apache à la recherche de lui-même ivre de liberté et d’aventures jusque dans l’excès.

Prix du roman Métis des lycéens en 2014

Emmanuelle Richard : La légèreté – Ed. de l’Olivier, 2014

Elle a 14 ans. C’est une adolescente comme les autres : elle rêve d’un premier amour, lit des magazines, dévore Annie Ernaux et l’Amant de Duras, se trouve pas assez jolie. Elle passe des vacances à l’île de Ré. Adolescente dans une famille de classe moyenne au milieu d’adolescents huppés. Elle veut être aimée, regardée mais sur la plage des Portes en Ré, tout le monde se connait, on cultive l’entre-soi. Le fossé social et culturel est profond et l’adolescente sent le poids de ce gouffre chaque jour.

Emmanuelle Richard saisit avec beaucoup de sensibilité et de pudeur cet âge de l’adolescence, de l’entre-deux, des doutes et des espoirs. Elle crée une tension palpable liée à ce sentiment de ne pas être à sa place, à la colère et l’impatiente attente de son héroïne. Mais derrière ce poids se cache aussi l’insouciance de l’adolescence fait d’une certaine légèreté.

Yannick Grannec : La déesse des petites victoires – Anne Carrière, 2012

Une jeune documentaliste, Anna Roth, est chargée de récupérer les archives de Kurt Gödel, un des plus grands mathématiciens du 20è siècle. Elle rencontre la veuve de ce dernier, vieille femme acariâtre qui va accepter de raconter son histoire. De Vienne à Princeton, Anna découvre un homme adulé par ses pairs, pour qui Einstein avait une admiration sans borne et enclin à la folie. Elle va s’attacher à sa femme qui sacrifia sa vie à ce génie hypocondriaque et égocentré.

A travers ce roman, Yannick Grannec livre une grande fresque du 20è siècle de l’Autriche nazie à l’Amérique maccarthyste. Elle montre aussi les relations étriquées et jalouses, de cette petite communauté de savants du Princeton d’après guerre. C’est aussi un beau portrait d’une femme entièrement dévouée à son mari, qui tentera d’exister dans un monde où sans son statut d’épouse, elle n’aurait pas eu sa place.

Prix des libraires 2013

Bernard Minier : Glacé – Xo éditions, 2011

Le commandant Martin Servaz ne s’attendait pas à une enquête aussi étrange. Qui a bien pu décapiter et tuer un cheval à 2000 mètre d’altitude. Les psychopathes de l’hôpital psychiatrique Wargnier sont-ils impliqués ? Lorsque les crimes par pendaisons s’enchainent, l’enquête devient de plus en plus complexe.

Dans cet univers rude de la montagne, ce roman nous plonge dans l’horreur. Bernard Minier nous offre un polar d’atmosphère, où les montagnes pyrénéennes sont plus qu’un décor de fond. De plus, l’enquêteur n’est pas un personnage banal et ne laisse pas le lecteur indifférent. Bernard Minier joue en permanence entre notre envie de savoir et le malaise qu’il crée au fur et à mesure que l’enquête avance.

Adaptation télévisée diffusée en janvier 2017 sur M6

Prix Polar au Festival de Cognac 2011

Prix « Découverte » Polars Pourpres 2012

Prix de l’Embouchure 2012 (décerné par la police de Toulouse)

Christophe Boltanski : La cache – Stock, 2015

En écrivant sur la famille Boltanski, son oncle Christian, l’artiste, son père Luc, le sociologue mais aussi ses grands-parents, Myriam et Etienne, Christophe Boltanski nous fait entrer dans une intimité fantasque où le déracinement et l’exil ont marqué à tout jamais la tribu. La peur de tout incite les grands-parents à vivre reclus. Et le jeune Christophe fait sa vie dans ce cocon familial excentrique, névrotique mais où le génie n’est jamais loin.

Chaque moment de cette enfance est décrite, analysée au regard d’une des pièces de l’appartement des grands-parents, ce qui fait l’originalité de ce roman. La force de l’auteur est d’avoir fait un livre à la fois profond et drôle.

Prix fémina 2015


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