Chez soi, de Mona Chollet
Si comme moi vous habitez Paris ou la petite couronne, vous êtes probablement un éternel insatisfait du logement : c’est trop petit, trop cher, mal isolé, bruyant, humide, mal entretenu… et j’en passe. On voit aussi, tous les jours, des personnes sans logement, qui s’abritent comme elles peuvent ou qui meurent dans la rue.
Le logement est donc une question cruciale, en particulier dans les villes. C’est le cocon où on se reconstitue, c’est ce qui forme la frontière entre soi et le monde extérieur, c’est le lieu de l’intimité et du quotidien par excellence. C’est aussi, pour beaucoup, un lieu qu’on a à peine le temps d’habiter : on le quitte tôt le matin sans avoir fait son lit ou même ouvert ses volets, on y rentre tard le soir pour y manger et dormir, sans avoir l’occasion de l’apprécier, d’y faire un retour sur soi-même.
Mona Chollet, journaliste, s’y attaque par tous les côtés. Mobilisant tant l’anthropologie, la sociologie, l’architecture, l’urbanisme, l’histoire, que son expérience personnelle, elle analyse finement l’importance qu’a le « chez soi » dans notre vie. Cette chose si importante apparaît pourtant négligée dans la réalité et le quotidien de nos vies. C’est un manque perpétuel, le rêve sans fin d’un meilleur cocon, et d’une vie meilleure pour pouvoir l’habiter.
Avec une écriture fluide, elle décortique de façon méthodique : inégalités matérielles, points de vue des architectes sur l’habitat, modes de vie, temps de travail et alternatives possibles… On ressort de cette lecture avec des clés de compréhension sur notre manière d’habiter, en tant que société et en tant que personne.
Je ne peux que vous conseiller ce livre, que vous trouverez bien sûr à la Bibliothèque Assia Djebar !